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Blog médical et geek de médecine générale :
« Guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. » (Louis Pasteur)

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Mode de vie et nutrition



Nutrition

1/ Recommandations

2022: Le HCSP a publié des recommandations concernant les supplémentations en fer et en vitamine D. Concernant le fer, un dépistage général n'est pas recommandé, mais il est pertinent de dépister et de traiter les anémies par carence martiale en cas de facteurs de risque (femmes d'un faible niveau socio-économique et dans les départements d’outre-mer, femmes multipares, femme utilisant un DIU). Concernant la vitamine D, la conclusion du rapport énonce qu'il "existe de nombreuses études observationnelles portant sur l’association entre la concentration sérique en vitamine D et divers états pathologiques, mais à ce jour, aucun essai randomisé bien conduit ne confirme l’intérêt d’un traitement ou d’une supplémentation en vitamine D." Ils recommandent donc de s'exposer au soleil (en respectant les mesures de protection) et de manger des poissons gras à hauteur toutefois d’une portion par semaine, œufs, fromages et produits laitiers 2 par jour).


2022: L'USPSTF publié des recommandations sur les supplémentations multi-vitaminiques en population générale (hors femmes enceintes). Les auteurs  recommandent de ne pas utiliser le beta-carotène ou la vitamine E pour prévenir les cancers ou maladies cardiovasculaires devant un risque d'AVC hémorragique augmenté. Ils ne recommandent pas l'utilisation de compléments minéraux ou multivitaminiques (vitamine A, B3, B6, B9, B12, C, D, calcium, sélenium) pour prévenir les cancers ou les maladies cardiovasculaires car les études sont insuffisantes pour évaluer leur balance bénéfice/risque.
 
2022: Voilà plusieurs mois qu'il était attendu: le consensus d'experts pédiatriques (surtout membres de centres de maladie rares) sur la prise de vitamine D et de calcium en population générale (c'est dommage qu'il n'y ait pas de généralistes dans des recos concernant le suivi de l'enfant...). Les auteurs recommandent que les enfants aient une concentration de vitamine D supérieure à 20 ng/mL (>50 nmol/L) avec un grade A pour prévenir le rachitisme mais suggèrent une cible > 30 ng/mL (>75 nmol/L) et < 60 ng/mL (<150 nmol/L) pour limiter la toxicité. Pour atteindre cet objectif, il n'est pas recommandé de faire de dosage en population générale, mais :

  • il est recommandé de supplémenter de la naissance à 18 ans par 400UI (grade A), soit 1,5 gouttes de vitamine D native pour les solutions buvables type ZymaD (on va donc dire 2 gouttes, mais max 800UI sinon risque de surdosage), de façon quotidienne jusqu'à 2 ans (grade A), puis soit de façon quotidienne soit de façon séquentielle: 50000UI/3mois (même si en fait à 400UI/j c'est plutôt tous les 4 mois)  ou 80000-100000UI en automne et en hiver. 
  • il faut éviter les apports brutaux de 200 000UI en dose unique compte tenu des risques de surdosages. 
  • 800 UI à 1600 UI (donc 3 gouttes suffisent) sont recommandés si facteurs de risques de carence: obésité, ethnie noire, absence de exposition de la peau au soleil) ou une diminution de l'apport (régime végétalien). Notons que l'allaitement maternel exclusif n'est pas un motif d'augmentation des doses: les études chez les nourrissons allaités montrent que 400 UI sont suffisantes si allaitement exclusif.
  • 3 à 4 produits laitiers quotidiens sont recommandés, mais une supplémentation de 500-1000mg de calcium est recommandée en cas d'apports < 300mg/j (notamment si régime vegan)
  • En cas de fracture, les auteurs recommandent une évaluation des apports en calcium. Le diagnostic de déficit en calcium se fait sur des radiographies des poignets, des genoux, et dosage des PAL, PTH, 25OHvitD, calcémie, phosphorémie et calciurie

La lecture des études à la source des recommandations montre peu de données entre 5 et 11 ans justifiant de supplémenter cette tranche d'âge alors que ce n'était pas le cas dans les précédentes recommandations. De plus, les études ont pour critère de jugement le dosage de la vitamine D, et non la survenue de fracture et de rachitisme en population occidentale. Cependant, la baisse des doses recommandées, facteurs de risques nécessitant une augmentation des doses et le rythme de supplémentation semblent plus en accord avec les données de la science que les précédentes recommandations.
 
2021: Dans la continuité des recommandations concernant la dénutrition de l'enfant et de l'adulte, la HAS  a publié des recommandations concernant la dénutrition de la personne de plus de 70 ans. Le diagnostic repose sur 1 des critères suivants: IMC< 21/mm2 ou perte de poids de 5% en 1 mois ou 10% en 6 mois, ou une sarcopénie confirmée (2 critères: baisse de force musculaire = faire 5 levers de chaise en plus de 15 secondes ou baisse de la force de préhension  ET baisse de masse musculaire par DEXA ou impédancemétrie). Donc le MNA< 15 ou l'albuminémie <35 ne sont plus des critères diagnostiques. La sarcopénie n'étant PAS confirmable dans la majorité des cabinets de médecine générale (où l'on ne fait pas d'impédancemétrie ni de DEXA) cela va majorer de façon importante le sous-diagnostic (qui est déjà important). Il aurait été intéressant d'entendre les avis des généralistes du groupe de travail, mais il n'y en avait pas! Cependant un IMC<20 ou une albuminémie < 30 sont des critères de sévérité. Bref, il est ensuite recommandé de rechercher une étiologie: réduction des apports alimentaires, malabsorption, maladie aiguë, chronique ou maligne. Les auteurs alertent sur le fait qu'un IMC normal ou élevé n'exclut pas la dénutrition et que la mesure du poids à chaque consultation est recommandée.
 
2019: La HAS a publié des recommandations sur le diagnostic de la dénutrition. C'est surtout la "fiche outils" qui est bien faite et qui est la plus facilement utilisable. Il faut différencier 3 âges: l'enfant, l'adulte pour lesquels il est nécessaire d'avoir 1 critère phénotypique (comme l'IOTF<18,5 ou l'IMC < 18,5) ET un critère étiologique (réduction des prises alimentaires, maladie inflammatoire, malabsorption...), et la personne âgée qui ne nécessite qu'un critère phénotypique (IMC< 21, perte de poids de 5% en 1 mois ou 10% en 6moi, MNA<17 ou  albuminémie <35). Le diagnostic est clinique et l'albuminémie n'est généralement pas un critère diagnostic indispensable.

2018: La HAS a publié un avis sur le dosage de la vitamine C. Les auteurs retrouvent que ce dosage n'est pas utile dans les bilans nutritionnels (chirurgie bariatrique, dénutrition, dialyse etc...). Seule une suspicion clinique de scorbut justifie ce dosage, ce qui n'est pas courant et s'effectue généralement en bilan hospitalier

2017: Le nouveau programme nutrition santé a été publié par le HCSP.  Il est toujours recommandé de manger 5 fruits et légumes sans que l'on sache scientifiquement pourquoi 5. Il est recommandé de limiter la consommation de viande rouge à 500g/semaine. Une des principales modifications concerne les produits laitiers dont le nombre recommandé par jour baisse à 2. Je vous laisse regarder le tableau de l'avis pour plus de détails (il n'est pas si long que ça!)

2/ Diététique

Pour renforcer l'intérêt du nutriscore que certains lobby souhaiteraient voir disparaitre, une cohorte de plus de 20 000 hommes et femmes suivis pendant 12 ans en moyenne a été étudiée selon leur FSAm-NPS (d'où est dérivé le NutriScore). Il y avait un surrisque de mortalité globale et cardiovasculaire chez les patients dans le 4ème quartier (avec une alimentation moins bonne) par rapport à ceux du 1er quartier, avec une augmentation absolue de ces risques, respectivement de 4.3% et 2.6% par an, c'est énorme). Bref, je vous renvoie à la fabrique à menu ci dessus. 
 
Le BMJ a publié un article concernant Food Standards Agency nutrient profiling system (FSAm-NPS) dont dérive le Nutriscore. Les FSAm-NPS de chaque participant ont été calculés et divisés en 5 quintiles (1er quintile = bonne qualité de l'alimentation, 5ème = mauvaise qualité). Cette étude de cohorte internationale incluant 500 000 patients, suivi pendant 17 ans, a retrouvé que les patients du 5ème quintile avaient un risque de mortalité globale, de cancers et de maladies digestives et respiratoires plus élevé que les patients du 1er quintile. En chiffre absolu, le risque de mortalité globale est augmenté de 1 patient pour 100 tous les 10 ans (en vrai c'est 2 pour les hommes et 0,5 pour les femmes), ce qui n'est pas énorme, mais appliqué aux millions/milliards de personnes dans le monde, il y a un véritable enjeu à manger sainement. 
 

Parlons des régimes alimentaires. Dans cette étude du BMJ, les auteurs ont comparés 7 régimes différents: méditerranéen, pauvre en graisses, très pauvres en graisses, graisses modifiée, pauvre en graisses et en sel, végétarien pauvre en graisses (Ornish et Pritikin) par rapport aux soins courants (conseils standards ou rien). C'est sans appel, le régime méditerranéen réduit, la mortalité globale, cardiovasculaire, les AVC et les IDM. Seul le régime faible en graisses réduit aussi la mortalité globale et les infarctus. C'est assez cohérent avec cette revue de Nature qui compare les différents régimes également.


 
 
Un article du NEJM présentant une nouvelle fois les bénéfices du régime méditerranée avec des noix ou avec de l'huile d'olive, qui permet de diminuer significativement les évènements cardiovasculaires, notamment grâce aux AVC (NNT = 430 patient-année, mais y'a pas de iatrogénie médicamenteuse!)

Après les bénéfices du régime méditerranéen, des fruits à coques, des myrtilles et des poires, et les risques liés à la viande et au poulet frit, c'est au tour du soja d'être étudié. Cet article japonais du BMJ retrouve que la consommation de soja fermenté était associée à une réduction de la mortalité globale (mais pas pour le soja non fermenté ni pour l'ensemble des produits à base de soja bien qu'il y ait une tendance). Ce soir, soupe miso !
 
Bien que le bénéfice du régime méditerranéen ait été démontré en prévention primaire, peu d'études s'y étaient intéressées en prévention secondaire. C'est dans cette dernière situation qu'un essai a été publié dans le Lancet. Il compare régime méditerranéen et régime pauvre en graisses. Le critère de jugement composite (évènements + mortalité cardiovasculaires) est survenu avec une incidence de 2.8% par an en cas de régime méditerranéen versus 3.8% (NNT=100 par an et NNT=20 sur les 7 ans l'étude). Dommage qu'il n'y ait pas eu de groupe "contrôle" sans conseils diététiques pour comparer et montrer un bénéfice encore supérieur, mais ce n'était probablement pas éthique...

Manger des pommes de terre ou ne pas en manger, telle est la question de cette revue de littérature qui a montré que manger des pommes de terre (consommation totale, cuites ou frites) augmenterait le risque de diabète de type 2 et de diabète gestationnel et ce avec un effet dose-dépendant, notamment pour les frites.  Il n'y a pas vraiment de significativité des résultats néanmoins, mais les auteurs ont l'air d'avoir retourné les résultats pour conclure à cette tendance... (Peut-être vaut-il mieux manger des tomates?)
 
Une étude en cross-over a essayé de comparer le régime méditerranéen, connu pour ses bénéfices cardiovasculaires, avec le régime végétarien (sans viande, sans poisson, mais avec oeuf) sur le risque cardiovasculaire. Comme c'est du cross-over, on se doute déjà que la mortalité ne pourra être étudiée, d'autant plus que le suivi est de 3 mois seulement. Cependant, on voit que les 2 régimes améliorent les dyslipidémies et qu'il n'y a que peu de différence d'efficacité. Cependant, en a peine 3 mois, on voit déjà une diminution significative de la vitamine B12. Il serait intéressant d'étudier ce régime végétarien sur plus long terme avec supplémentation en B12 "si besoin" pour vraiment évalue ses éventuels bénéfices cardiovasculaires.

Une étude s'est intéressée aux conséquences des régimes végétariens et végan/végétalien par rapport au régime omnivore chez des enfants de 5 à 10 ans dans une étude transversale. Les enfants avec ces 2 régimes avaient une densité osseuses inférieure (notamment chez les végans qui étaient aussi plus petits) et un plus faible taux de vitamine D, de vitamine B12 et de cholestérol. Les carences en vitamine B12 et anémies ferriprives étaient plus fréquentes chez les végans. Les enfants supplémentés en vitamine B12 et en vitamine D n'étaient plus à risque de carences.
 
Ce n'est pas de la pharmacologie, mais un article de cohorte incluant 26 000 femmes suivies pendant 20 ans environ, montre que les patientes ne consommant pas de chair animale (végétariennes) avaient un sur-risque de fracture du col du fémur par rapport aux consommatrices régulières. Ce sur-risque n'étaient pas retrouvé chez les patientes consommant de la chair animale moins de 5 fois par semaine, ni chez les patientes pesco-végétariennes (avec consommation de poisson).
 
Même chapitre, le régime méditerranéen sous une approche un peu plus décortiquée selon les modalité du régime effectué. On connaissait déjà les résultats selon lesquels ce régime diminuait le risque d'évènement cardio-vasculaire. Le tableau des 14-points du régime montre que spécifiquement, les consommations de noix et de légumes sont associées à une réduction du risque cardiovasculaire. Le vin, dans un des modèle aussi! (comme quoi, même les non-français disent qu'il faut boire!)



Cet article parle du régime méditerranéen, et retrouve qu'une alimentation riche en poisson réduit le risque de démence, et réduit la progressions de troubles mnésiques. Il s'agit d'analyses ancillaires de 2 essais randomisés en cours étudiant la progression de la DMLA.

Au chapitre diététique, comment baisser son LDL cholestérol sans médicaments? En mangeant des légumes! Bien sur, l'étude n'a pas étudié l'effet en terme de morbi-mortalité... Mais la confédération des fruits et légumes frais n'était pas là pour subventionner l'étude.
La bonne nouvelle, c'est que l'exception française n'est peut être pas que française! Il y a quelque années, seule une étude en population française avait retrouvé une diminution du risque cardiovasculaire chez les patients avec une consommation modérée de vin. Circulation publie une étude scandinave qui a retrouvé une diminution de 19% du risque d'insuffisance cardiaque chez les patients buvant 1 à 2 verre d'alcool par jour. 

Concernant l'alimentation, manger 175g/semaine de poisson (environ 2 portions) est associé à une réduction de la mortalité globale chez les patients en prévention cardiovasculaire secondaire mais pas en population générale d'après cette étude de cohorte publiée dans le Jama internal medicine. C'est quand même pas beaucoup 2 portions par semaine...

La seconde porte sur la consommation de noix. Les noix semblent en effets, bonne pour le coeur, ça avait déjà été retrouvé (ici). Cette nouvelle étude apporte des preuves supplémentaires, en retrouvant que chaque ingestion de 28g de noix par jour est associée à une diminution des risque de cancer de 15%, de maladie cardiovasculaire de 21%, et de mortalité globale de 22% (et aussi de maladie respiratoire, de diabète, de maladie neurodégénérative...). Et visiblement, un peu partout dans le monde, on ne mange pas assez de noix. On attend tout de même l'essai randomisé contre placebo de noix pour avoir une preuve causale forte!

Si on parle un peu nutrition, le NEJM a également publié une étude sur la consommation de fruits. Jusqu'à ce jour AUCUNE étude n'avait démontré un intérêt à manger "5 fruits et légumes par jour"pour avoir un bénéfice cardiovasculaire significatif. Les chinois ont étudié la consommation de fruits de 500 000 patients (facile pour eux, ils sont nombreux....) et ont retrouvé que la consommation de fruits frais quotidienne était associée à une diminution significative de la mortalité cardiovasculaire, des AVC ischémiques et hémorragique et des évènements cardiaques ischémiques par rapport aux patients en mangeant rarement. En fait, l'effet est généralement significatif dès que la consommation est "mensuelle" mais une dose effet est retrouvée. Ces résultats persistent après ajustement sur le niveau socio-économique mais d'autres facteurs de confusions n'ont peut être pas été pris en compte. Plus que la significativité, c'est la relation dose-effet mise en évidence qui me semble intéressante.
Une étude du JAMA a étudié si la consommation d'oeufs était associée à une augmentation des évènements cardiovasculaires et de la mortalité globale. A partir de 6 cohortes prospectives, les auteurs ont retrouvé que la consommation quotidienne de cholestérol et d'oeufs étaient associée à une augmentation de ces évènements. La consommation d'un demi oeuf par jour en moyenne augmentait même le risque de mortalité globale de 6% avec un NNH de 52 patients suivi pendant 17 ans, soit 880 par an. Mais en fait, la ligne d'après de l'article dit finalement que la consommation d'oeuf n'était pas significativement associée à la mortalité globale ou à la survenue d'évènements cardiovasculaire lorsqu'on ajuste sur la consommation de cholestérol. Ainsi, dans le cadre d'une alimentation équilibrée, il n'y a pas de sur-risque à consommer des oeufs, mais si on mange "gras", rajouter des oeuf, c'est pas top.

Une fois de plus, dans une grosse étude de cohorte du BMJ incluant 100 000 femmes, les patientes consommant au moins une fois par semaine du poulet frit avaient un risque de mortalité globale augmenté de 13% et de 12% pour la mortalité cardiovasculaire. En fait, ce résultat significatif ne l'est que sur un modèle ajusté sur l'âge, et pas sur les modèles multivariés ajustés sur les autres facteurs de risques cardio-vasculaires, l'alimentation en générale et l'IMC. Quand on ajuste sur tout cela, il n'y a plus que la consommation quotidienne qui est associée à une sur-mortalité. Cela signifie probablement 2 choses: d'une part, les consommations modérées mais régulières ne sont pas un risque en soit, mais s'intègrent probablement dans un ensemble des règles hygiéno-diététiques non suivies responsable de la surmortalité, et d'autre part, à "forte" dose, il y a peut être quand même un risque propre à cette consommation de produits fris.

Le BMJ a publié une étude de cohorte retrouvant que manger des patates (frites, purées, cuisinées) augmente le risque d'HTA quand leur consommation dépasse 3 fois par semaine. Aussi, favoriser la prise de "non féculents" diminue le risque d'HTA. Étrangement, les analyses multivariées n'ont pas été ajustées sur la consommation de sel du coup, je me demande s'il n'y a pas un gros facteur de confusion (parce que les patates, c'est souvent avec du sel quand même...)

Le blog Perruche en Automne en a parlé souvent: boire "plus" n'est pas utile pour les reins. Cette fois ci, une étude confirmé l'absence d'association entre les apports hydriques et la mortalité globale. Cependant, la mortalité cardiovasculaire était associée aux apports hydriques: plus on boit d'eau, moins on a de problèmes cardiovasculaires. Quand on regarde les figures, ce n'est pas si évident que ça, car le modèle n'est pas linéaire, et s'il y a un bénéfice, c'est probablement aux alentours de 6 verres par jour (soit 1,5L).
 
Une revue systématique du BMJ a étudié l'effet de la consommation de sucre. Bon, les résultats ne sont pas très surprenants avec une augmentation des risques: de mortalité globale et cardiovasculaire, d'infarctus, d'AVC, d'HTA, de diabète, d'obésité, de dyslipidémie, de goutte, d'asthme, de cancer du sein, de cancer de la prostate, de cancer hépatique et pancréatique, de dépression, de trouble déficitaire de l'attention... Les auteurs recommandent de limiter le sucre à moins de 25g/jour (6 cuillères à café) et à 1 verre de boisson sucrée par semaine.

Voici un article portant sur les boissons sucrées. Boire au moins deux boissons sucrées par jour augmenterai le risque d'insuffisance cardiaque de 23%! Donc, on va arrêter la viande et les boissons sucrées, boire 1 verre de vin 6 jours par semaine, et manger des noix! (Au points où on en est, j'attends un article qui dise que la consommation d'insectes réduit la mortalité...)
 
Les risques liés aux édulcorants comme l'aspartame sont en train d'être étudiés. Cette étude française basée sur la cohorte Nutri-net, comprenant 100 000 patients suivis pendant près de 8 ans. Les consommateurs importants d'édulcorants étaient plutôt des femmes, jeunes, fumeuses, plus éduquées, faisant moins d'activité physique et avaient plus fréquemment du diabète. La consommation d'aspartame était associée à une augmentation du risque global de cancer (augmentation de 15 à 20% pour un nombre de patients prenant de l'aspartame d’environ 500 pendant 8 ans pour entrainer 1 cancer supplémentaire), de cancer du sein (augmentation de 22%) et des cancers liés à l'obésité c'est à dire ORL et digestifs (augmentation de 15 à 20%).

L'article de la semaine, concerne le pouvoir cancérigène de la viande. La consommation quotidienne de 50g de viande rouge (boeuf, veau, agneau, mouton, porc, cheval et chèvre) augmenterai le risque de cancer du colon de  18%! Ces études sur des centaines de milliers de patients me laisse toujours un peu perplexe, parce que plus le nombre de patient est important, plus la différence est facilement significative et que le risque absolu n'est pas donné dans le communiqué.

Un article publié dans Plos Medicine a étudié le risque de cancer selon la qualité des aliments évalués selon le "nutri-score". Dans cette étude ayant inclus près de 500 000 patients, les auteurs retrouvent, en effet, qu'il y a une augmentation de 7% du risque de cancer chez les patients consommant davantage d'aliments de mauvaise qualité nutritives (différence absolue entre les consommateurs de produits de mauvaise qualité avec ceux de bonne qualité =  81,4 vs 69,5 cas/10 000 personnes-années). Ce sont les cancers digestifs qui étaient principalement augmentés.
 
Dans les traitements de l'obésité, on commence avec un essai randomisé comparant le jeune intermittent (en mangeant uniquement entre midi et 20h) sans restriction calorique versus régime avec réduction des calories de 25% et versus un groupe contrôle. Les auteurs trouvent que les 2 groupes interventions réduisaient plus le poids (environ 5kg à 12 mois) que le groupe contrôle, sans différence significative entre eux.
 
La Cochrane encore, avait étudié l'efficacité du jeûne intermittent dans la survenue des maladies cardiovasculaires. Ils ne retrouvent pas de données suffisante pour conclure sur des critères cardiovasculaires mais confirment de façon concordante avec d'autres publications que le jeûne intermittent peut permettre une réduction pondérale de façon similaire à une restriction calorique (on en avait parlé ici et )

Un article du NEJM a évalué le jeûne intermittent (alimentation uniquement entre 8h00 et 16h00) + restriction calorique versus restriction calorique seule (<1800kcal pour les hommes et <1500kcal pour les femmes) pour perdre du poids. Ainsi, 140 patients en surpoids ou obèses ont été randomisés et suivis pendant 12 mois. Il y a eu une perte de poids similaire dans les 2 groupes (-8kg soit  9% du poids initial). Cette perte a été maximale après 3 mois et s'est globalement maintenue tout au long de l'étude. Donc, le jeune intermittent ne semble pas apporter de bénéfice en complément de la restriction calorique dans la perte de poids. Dommage qu'il n'y ait pas eu un bras jeune intermittent seul.

Le jeûne intermittent (time restricted eating, les anglais comptent le temps durant lequel ils mangent et non le temps de jeûne) fait de plus en plus parler de lui et les publications commencent à arriver. Cet article de Cell Metabolism a inclus 19 patients avec syndrome métabolique. Ils ont effectué un jeune intermittent (14h consécutives sans alimentation par jour et donc temps d'alimentation restreint à 10h/jour) pendant 3 mois. Ils ont eu une perte de poids de 3,3 kg en moyenne, une amélioration des chiffres tensionnels, et du LDLc. Des études de plus haut niveau de preuve et de meilleure puissance sont attendues!

Les glucides... Une méta analyse du Lancet Public Health a étudié leur impact sur la mortalité. Après ajustement sur les facteurs associés potentiels, les auteurs ont retrouvé qu'une consommation de 50% à 55% de glucides était associé à une moindre mortalité globale. Notons que la restriction semble encore plus délétère que les excès....


Le BMJ a proposé d'étudier le risque d'évènements cardiovasculaires et de mortalité chez les patients diabétiques en fonction de leur consommation de boisson. Dans cette étude de cohorte prospective,  les auteurs retrouvent que le café, le thé et l'eau plate sont bon pour la santé, alors que les boissons sucrées augmentent la mortalité ! Bon, pour l'eau et les boissons sucrées, on s'en doutait un peu. Pour la consommation de café et thé, un peu moins, mais ça reste une étude de cohorte dans laquelle tous les facteurs de confusion ne peuvent être pris en compte.



Le JAMA a publié un article sur les effets de la caféine sur la santé. Aux doses usuelles (moins de 16oz par jour, soit 2 tasses/jour). Elle permet d'améliorer l'attention, d'améliorer le temps de réaction, de diminuer la fatigue, de diminuer la sensation de faim et de réduire modestement le poids, et de diminuer les symptômes dépressifs et le risque de suicide. Cependant, elle augmente l'anxiété et les troubles du sommeil, entraine des syndromes de sevrage en cas d'arrêt brutal (céphalées, dépression, asthénie). A forte dose (> 1200mg soit plus de 16 tasses/jour), la caféine peut entrainer de l'anxiété sévère, majorer la pression artérielle et être impliquée dans une augmentation du risque de mortalité quand associée à de l'alcool. 
 
Que les buveurs de café se rassurent! Il n'y a pas d'augmentation du risque d'arythmie cardiaque lors d'ingestions massive de café. C'est ce que retrouve une étude menée chez des patients insuffisants cardiaque qui plus est...
 
Certains chercheurs se sont intéressés à l'excrétion de composants nocifs sur les oestrogènes, donc perturbateurs endocriniens (benzophénone, bisphénol A, phtalates notamment) issus du plastique, dans les urines des consommateurs de café en capsule (vs café pressé sans capsule). Il n'y a pas de différence entre les groupes étudiés mais avec un nombre de participants extrêmement faible (30!). Cela restera à surveiller, puisque les composants plastique aiment diffuser avec la chaleur, et le café est mis à chaud

Perruche en a déjà très bien parlé ici.  L'étude du BMJ reprend les données d'une cohorte américaine de patients institutionnalisés chez qui on a pu randomiser les repas avec soit des graisses animales soit des graisses végétales. L'article enchaine même avec une méta-analyse d’essais randomisés sur le sujet. Les auteurs ne retrouvent pas de différence en terme de mortalité quelque soit le régime. En fait, l'analyse de la cohorte laisse presque supposer que la mortalité est plus élevée après 65 ans avec les graisses végétales. Si on continue, on voit aussi que plus le cholestérol baisse, plus le risque de mortalité augmente... Si on avait eu les résultats publiés de cette étude dès la fin du suivi en 1973, les statines se seraient (peut être) moins bien vendues!

Une nouvelle méta-analyse, cette fois si sur les différents régimes alimentaires avec comme objectif la diminution du poids à 12 mois. Dommage que les évènements cardiovasculaires n'aient pas été étudiés... Mais sinon, les auteurs retrouvent une baisse de 2.9% du poids avec Weight Watchers et 4.9% avec Jenny Craig, et recommandent des deux "prises en charges nutritionnelles" pour les patients en obèses. Cependant, les études ne parlaient que peu des effets indésirables et des complications survenant durant les différents régimes.

Parlons un peu de lait. En effet, une étude a retrouvé que consommer du lait non pasteurisé était associé, à 12mois, à une diminution des infections respiratoires et des syndromes infectieux de 22% et 30%, et même de  85% pour les otites!

L'adage "an apple a day, keeps the doctor away" n'est malheureusement pas totalement confirmé par les études!
 
C'était une étude remplie d'espoir à l'approche des fêtes de Noël: un essai randomisé incluant 20 000 patients et testant si l'extrait de cacao versus placebo réduisait le risque de diabète. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Pour mémoire, l'étude princeps montrait quand même une réduction de la mortalité cardiovasculaire dans le groupe cacao avec un NNT de 1500 à 3 ans, mais c'était un critère secondaire et critère principal n'était pas significatif; c'est donc purement exploratoire.
 
Week-end pascal confiné, commençons par faire un point sur les effets du chocolat: pas d'article récent, néanmoins, une méta-analyse de 2019 (avec des études de qualité variable et pas de RCT, comme dans ce BMJ de 2011) montrait une association possible avec la réduction des décès d'origine cardiovasculaire, infarctus, AVC et diabète. Une autre étude suggérait que la consommation régulière de chocolat noir était associée à un réduction des symptômes dépressifs. 
 
Manger du chocolat, c'est ce qui était proposé aux participantes ménopausées de cet essai contrôlé randomisé. Les femmes étaient réparties en 3 groupes : 100g de chocolat le matin, 100 grammes de chocolat le soir, et pas de chocolat. Bonne nouvelle, manger du chocolat pendant 14 jours n'a pas fait prendre de poids ! La consommation de chocolat a diminué la faim et le désir de sucreries, et a réduit les apports énergétiques du reste de la journée sans  compenser l'apport énergétique supplémentaire du chocolat (542 kcal/jour pour 100g !). Selon le moment de prise dans la journée, les effets sur le métabolisme étaient différents. Par exemple, l'activité physique était augmentée en cas de prise le soir et la glycémie à jeun réduite en cas de prise le matin. Les rythmes de sommeil étaient également différents selon le moment de prise. Comme quoi, on peut faire de la recherche sur n'importe quoi (mais entre nous, ça ne sert pas à grand chose en l'état...) ! 

Une étude menée chez des patients en réanimation n'a pas retrouvé de différence en terme de mortalité  30 jours suite à une randomisation entre une nutrition entérale et parentérale. Alors, autant privilégier les voies naturelles.
 
Le BMJ a publié un article concernant la prise en charge des patients lors du Ramadan. Les auteurs recommandent d'évaluer le risque en fonction des comorbidités, des traitements, des valeurs du patients et de ses habitudes de vies. L'évaluation du risque permet de mettre en place un processus de décision partagée avec le patient pour discuter de la réalisation du jeûne ou des adaptations à effectuer. Le risque est élevé ou très élevé pour les patients insuffisants cardiaques, avec un coronaropathie récente, un diabète mal contrôlé, une insuffisance rénale sévère. L'HTA, les migraines, une épilepsie bien contrôlée par monothérapie sont à risque faible ou modéré. Parmi les principaux traitements qui sont possiblement modifiables et auxquels il faut faire attention, on trouve les anti-épileptiques, les sulfamides hypoglycémiants et les diurétiques. Si les molécules ne peuvent être modifiées, il est parfois possible de décaler la prise des traitements après le coucher du soleil. Si le jeun n'est médicalement pas recommandé, le patient peut s'il le souhaite recourir mesures alternatives (charité, prières, différer le jeûne...).  

3/ Vitamines

Supplémentation vitaminique

Une méta-analyse s'est intéressé aux effets cardiovasculaires de toutes les supplémentations vitaminiques possibles. On y voit que le calcium, la vitamine D, la vitamine C et les multi-vitamines n'ont pas d'effet significatif. Cependant, la niacine (vitamine B3) et les anti-oxydants augmentent significativement la mortalité avec des NNH respectifs de 200 et 250. Par contre l'acide folique et les complexes de vitamine B (comportant de la B3, mais aussi la B9=acide folique, B12, et autres B) réduisaient le risque d'AVC et d'évènements cardiovasculaire. Cet effet de l'acide folique est désormais bien connu, j'en avais parlé ici en disant que la mutation permettant cet effet bénéfique de l'acide folique n'était malheureusement présente que dans 10% de la population en France.



Un article presque attendu depuis longtemps pour les partisans du magnésium: enfin, une méta-analyse retrouve que les patients prenant du magnésium ont: une mortalité globale moindre! Mais également moins d'AVC, moins de diabète et moins d'insuffisance cardiaque. Malheureusement, aucun essai contrôle randomisé n'a réussi à le démontrer. Cette méta-analyse s'est effectuée sur des études de cohorte, ce qui n'est pas si mal, mais qui va soulever le biais des habitudes alimentaires des patients. Mais devant l'absence d'argument pour des effets secondaires graves, au pire, le magnésium peut être un bon placebo...

Deux articles sur les régimes et supplémentations. D'abord, un article du BMJ a concerné le régime pauvre en gluten sur des critères de jugements cardiovasculaire. Cette étude incluait exclusivement patients SANS maladie Cœliaque. Ainsi, avoir un régime pauvre en gluten ne diminuait pas le risque cardiovasculaire. Au contraire, il est possible que l'éviction en grain lié à au régime pauvre en gluten puisse augmenter le risque cardiovasculaire. (Je rappelle que ce régime a un bénéfice indiscutable chez les patients avec une maladie cœliaque).

Une petite image du JAMA internal medicine concernant les supplémentations vitaminiques fréquemment demandées par les patients en cette fin d'hiver: 



Vitamine D et calcium

2021: Parlons de la vitamine D et des recommandations américaines dans lesquelles il n'y a pas d'argument pour recommander un dépistage du déficit en vitamine D
 
2014: Enfin, le NICE a émis des recommandations sur la supplémentation en vitamine D dans les groupes à risque. La posologie n'est pas donnée, et les groupes à risque correspondent à ceux des recommandations françaises: enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et personnes de plus de 65 ans, à qui il faut ajouter les personnes d'origine africaine, et les personnes peu exposées au soleil.
 
Parce qu'elle mérite bien une partie à elle seule, on va aborder la vitamine D!! Vous vous rappelez des anciennes recos vitamine D chez l'enfant ? Il fallait supplémenter jusqu'à 5 ans puis de  11 à 16 ans, avec 2 à 4 gouttes par jour. La mise à jour de 2022 était bienvenue pour réduire les doses et ainsi le risque de surdosage non justifié, mais a étendu la supplémentation entre 5 et 11 ans et entre 16 et 18 ans (pour ainsi recommander une supplémentation de 0 à 18 ans). Voici donc un essai randomisé conduit en Mongolie chez 9000 enfants de  6 à 13 ans, qui ont reçu soit 14 000UI de vitamine D par semaine, soit un placebo pendant 3 ans. Dans les 2 groupes, 95% des enfants étaient carencés en vitamine D, il ne fait donc aucun doute que le groupe supplémenté tirera bénéfice de la vitamine D! Et pourtant, contre tout attente (ou pas), il n'y a eu de différence de survenue de fracture entre les 2 groupes: 6.4% de fractures dans le groupe vitamine D et  6.1% dans le groupe placebo (p=0.27), mais il n'y a pas eu d'effets indésirables particuliers (enfin, 3 morts dans le groupe vitamine D et 0 dans le groupe placebo).
 
En 2021, cette étude du Lancet Endocrino montrait une association entre mortalité et vitamine D basse, et nous mettions en doute la relation causale supposée par les auteurs. Nous sommes donc 2 ans après, et la revue vient de rétracter cet article et a accepté une republication avec correction des erreurs méthodologiques mises en évidence par les lecteurs. La conclusion est désormais la suivante : "les analyses suggèrent l'absence de relation causale entre les concentrations de 25(OH)D et la mortalité. Une réduction substantielle de la mortalité  due à une supplémentation à long terme en vitamine D à faible dose est peu probable, même si elle est ciblée sur les individus ayant une vitamine D basse."
 
On l'aime bien, donc on y revient : la vitamine D ! Après avoir dit que supplémenter en vitamine D était inutile dans toutes les indications rhumatologiques, on revient aux bases: vitamine D et risque de fracture après 60 ans, mais avec une supplémentation mensuelle de 60 000UI/mois (ce qui change des administrations trimestrielles et ce qui correspond aussi à 2000UI/jour quand les recos sont à 800UI/j). Bon, sans grande surprise, la vitamine D ne réduisait pas le risque de fractures total, ni celui de fractures ostéoporotiques majeures (hanche, vertèbre, poignet, humérus), ni les fractures de hanches, ni les fractures non-vertébrales.  
 
Nouvelle tentative pour la vitamine D! La Cochrane a étudié si la supplémentation en vitamine D était susceptible d'améliorer la minéralisation osseuse et de réduire le risque de fractures chez des femmes non ménopausées. La réponse est clairement que cela ne sert à rien, et ils ajoutent que le niveau de preuve de ces résultats est suffisant pour ne pas avoir a réaliser des études complémentaires. Nouvel échec.
 
Voici donc, dans la prestigieuse "annals of internal medicine", une revue systématique d'essais randomisés avec méta-analyse montrant que la vitamine D donnée chez les prédiabétiques réduit le risque de diabète (NNT= 130 patients par an) ! Alors, méthodologiquement, aucun souci, c'est très carré. Les auteurs arrivent à inclure 3 ECR soit 4000 patients au total. Mais ces 3 ECR chacun de leur coté, avaient atteint leur nombre de sujets nécessaire et conclu à l'inefficacité de la vitamine D dans cette indication. Donc l'intérêt de la méta-analyse est très discutable puisqu'aucun signal d'efficacité n'existait préalablement. La méta-analyse se justifie si des essais donnent des résultats divergeant, là tout convergeait vers l'inefficacité. Ils ont donc poolé leur études (avec des américains, des norvégiens et des japonais, on est bien sur l’hétérogénéité, mais comme c'est un travail sur données individuelle, les auteurs ne la présente pas) et le hasard fait que le p est significatif. "Ils", mais c'est qui d'ailleurs, "ils" ? Les 3 premiers auteurs de cette méta-analyse sont, vous l'avez deviné, les premiers auteurs de chacun des 3 ECR! C'est magnifique! Allez, concluez par vous même, et on passe aux actualités de la semaine !
 
On avait parlé de l'étude D-Health, essai randomisé vitamine D versus placebo, ne montrant pas de bénéfice de mortalité globale ou cardiovasculaire. Les auteurs abordent maintenant les critères secondaires dans un article du BMJ. Le critère de jugement principal de cette étude (qui est en fait un secondaire de la principale...) est un critère composite d'évènements cardiovasculaires. Les auteurs disent que, dans le groupe vitamine D, il y a moins d'évènements cardiovasculaires: HR: 0.91 [0.81-1.01]! Zut c'est pas significatif en fait ! Ils disent donc "mais en fait, dans le sous groupe de ceux ayant une maladie cardiovasculaire, c'est significatif": HR=0.84 [0.74-0.97], tout en précisant qu'il n'y a pas d’interaction sur le critère "d'avoir une maladie cardiovasculaire" (en effet, s'il y a une interaction significative, on n'a pas le droit d'analyser la population dans son ensemble, et on doit donner une conclusion pour chaque sous-groupe, mais ce n'est pas le cas ici). On passera sur le fait qu'ils donnent un NNT (172 patients) alors que le critère n'est pas significatif, et qu'ils concluent qu'il y a moins d'évènements cardiovasculaires dans le groupe vitamine D car le seul résultat significatif concerne les infarctus du myocarde (pas les revascularisations ni les AVC). Cette étude malgré une tentative de "spin" (= d'embellissement des résultats), permet donc de conclure une nouvelle fois à l'inutilité de la vitamine D et offre une intéressante formation à la lecture critique d'article. (On pourra toujours tenter une étude dédiée chez les patients à haut risque cardiovasculaire si on veut pousser l'idée soulevée par l'analyse des auteurs de cet article...). Qui paie toutes ces études sur la vitamine D? 

Aller finissons en avec la vitamine D. Un nouvel essai contrôlé randomisé a inclus 20 000 participants suivis pendant 5 ans et demi en moyenne et l'âge moyen était de 69 ans. Il n'y a pas eu de baisse de mortalité globale, ni cardiovasculaire ni non-cardiovasculaire. Voilà!
 
On avait déjà parlé de l'étude VITAL qui étudiait les omega 3 et la vitamine D dans un essai randomisé et ne retrouvait pas de bénéfice sur les évènements cardiovasculaire. Une analyse ancillaire a étudié la survenue de maladie auto-immunes et cette fois ci, les auteurs retrouvent que la vitamine D réduirait le risque de maladie auto-immune! Le critère de jugement principal "survenue de maladie auto-immune" est positif avec un p = 0,05. Cependant, compte tenu des autres analyses effectuées sur cette étude, il aurait été nécessaire d'ajuster ce critère sur les comparaisons multiples effectuées (il n'est pas très éthique scientifiquement de considérer que comme c'est un nouvel article, il s'agit d'une nouvelle étude alors que les données utilisées sont les mêmes). En ajustant grossièrement sur les critères de jugement des 2 articles publiés, il faudrait que le p soit < 0,025 pour chacune des études, pour que le p global soit à 0,05 (2 critères principaux: 0,025 x 2 = 0,05, selon la méthode de Bonferroni) Bref, il est probable que les résultats de cette étude soient liés au hasard, une grosse revue systématique n'avait pas trouvé de lien non plus en  2017 (cf ici)
 
Le BMJ parle du bénéfice de la supplémentation en vitamine D au cours des 20 dernières années au Royaume Uni. Alors qu'avant 2016, il était recommandé de supplémenter uniquement en cas de facteur de risque, il a été recommandé de tester et supplémenter de façon large. Mais il n'y a pas eu de diminution franche des carences et hospitalisations pour rachitisme malgré un coût important. Les auteurs sont donc en faveur de l'approche nutritionnelle large plutôt que d'une supplémentation et demandent une réévaluation des recommandations vu l'absence de bénéfice prouvé de la supplémentation. (Une idée qu'il faudrait peut être suivre en France également?)
 
La supplémentation en vitamine D chez l'enfant. Les auteurs ont comparés la dose classique de 400UI/j versus une dose intense de 1200UI/j dans les 2 premières années de vie. Entre les 2 dosages, il n'y avait pas de différence dans la densité osseuse, ni dans le risque de survenue d'infection chez les enfants, qui ont eu à 80% un allaitement maternel pendant plus de 6 mois. Bref, il est inutile d'avoir recours à une fort dosage et autant en rester au dosage classique. Fort dosage de 1200UI/j? dosage classique de 400UI/j? Mais, pourtant, la société française de pédiatrie recommande 1000-1200UI/j  (4 gttes de zymaD/j, une goutte faisant 300UI) en cas d'allaitement maternel et 600-800 (2 gttes de zymaD/j) en cas d'allaitement artificiel. Donc, on est largement au dessus de la dose classique des auteurs, et on peut légitimement rassurer les parents qui oublient les gouttes de temps en temps!

Une nouvelle étude concernant la vitamine D a été publiée dans le Lancet. Elle retrouve que les patients avec des taux de vitamine D faible (<50nmol/L) avaient un risque de mortalité globale augmenté par rapport à ceux ayant des taux plus élevés. Il n'y avait pas d'association significative sur les AVC ni les infarctus. Les auteurs concluent qu'il y a peut être une relation causale entre vitamine D et mortalité. Cependant, cette étude ne permet pas d'arriver à cette conclusion car la relation n'est pas linéaire mais en J (les patients ayant des taux de vitamine D élevé semblaient avoir une mortalité plus élevée que ceux ayant entre 50 et 70nmol/L). De plus, même si cette association était causale, à ce jour, les études n'ont pas montré que supplémenter en vitamine D améliorait la survie des patients, cette association a donc peu de probabilité d'être causale.


Petit retour sur la vitamine D! Une nouvelle revue de la littérature   retrouve qu'un seuil supérieur à 20ng/L est suffisant pour l’extrême majorité des patients.  Cependant, les auteurs retrouvent que l'absence de bénéfice du dépistage en routine car l'apport en vitamine D ne réduit pas ma mortalité, les cancers , le diabète de type 2 ou même les fractures chez les patients qui ne sont pas à haut risque.

L’hiver est presque là, et les demandes de vitamines approchent. Une revue du Lancet Endocrinology a étudié les effets non musculo-squelettiques de la supplémentation en vitamine D à partir de méta-analyse. Elle pourrait diminuer le risque de mortalité globale et la mortalité par cancer, diminuer le risque de crise d’asthme chez les patients atteint et diminuer le risque de mortalité infectieuse des patients avec un déficit immunitaire. Mais aucun effet cardiovasculaire, sur le diabète, sur les troubles de l’humeur… Bref, peu d’effets secondaires à petite dose, avec peut être des bénéfices ? Reste à voir si on laisse la sécu rembourser à 65% ces traitements à 1,65€ l’unité en l’absence de carence ou d’indication où le bénéfice est bien établi.

Ensuite, des auteurs du Lancet Endocrinology ont étudié la supplémentation mensuelle en vitamine D chez des patients volontaires de 50 à 84 ans randomisés en groupe traité et groupe placebo. Après 3,4 ans de traitement en moyenne, il n'y avait pas de bénéfice sur le nombre de chutes ou le nombre de fracture chez ces patients âgés de  65,9 ans moyenne.
 
Un article s'intéresse à la supplémentation en calcium, et une étude de cohorte rétrospective de 400 000 patients, retrouve que cette supplémentation est associée à une surmortalité cardiovasculaire (HR=1.67) et globale (HR=1.44)  chez les patients diabétiques (mais pas chez les non diabétiques).

On avait déjà parlé des risque de la co-supplémentation calcium + vitamine D. Cet étude publiée dans le BMJ a étudié une augmentation des apports calciques alimentaires (lait, yaourt et fromage) versus groupe contrôle chez des patients âgés institutionnalisés avec une vitamine D normale. Les patients ont été suivis pendant 12 mois en moyenne. Les patients du groupe intervention avaient significativement moins de fractures globales (NNT= 52), moins de fractures de hanche (NNT=82) et moins de chutes (NNT=17), sans différence sur la mortalité. Il n'y a pas eu d'effets indésirables digestifs lié à l'intervention. Cela confirme qu'il est nécessaire d'avoir des apports calciques alimentaires plutôt qu'une supplémentation médicamenteuse.

"Winter is coming!" comme disent certains, et avec lui les marcheurs blancs ampoules de vitamine D! Le débat fait toujours rage: faut il associer du calcium à la vitamine D? Le journal de l'association américaine de cardiologie retrouve une diminution du risque d'évènement cardiovasculaire de 27% pour des apports supérieurs à 1200mg/jour (par rapport à des apport inférieurs à 300mg/j). Cependant, le risque cardiaque augmente de 22% chez les patients prenant une supplémentation calcique! Conclusion : mangez des yaourts, c'est mieux que prendre une pilule!

Pour poursuivre dans les résultats négatifs, il n'est toujours pas utile de donner de la vitamine D aux patients en espérant des effets sur à peu près tout ce que l'on peut espérer. En effet, la vitamine D ne parvient à baisser la tension artérielle d'après une méta-analyse sur données individuelles publiée dasn le JAMA Internal Medicine. 

Une étude bayésienne retrouve une relation dose-réponse entre le taux de vitamine D et les risques d'évènements cardiovasculaires et de mortalité: avoir moins de 50nmol/L de vitamine D est associé à un surrisque cardiovasculaire et de mortalité. Sans remettre en cause cela, il n'empêche que supplémenter en vitamine D ne permet pas de réduire ni le risque cardiovasculaire ni la mortalité, comme nous l'avions vu ici, et .


Suite à l'article laissant supposer un lien entre supplémentation calcique et risque cardiovasculaire dont j'ai parlé il y a 2 semaines, un démenti n'a pas tardé à se faire entendre. Annals of internal medicine a publié un article provenant de la société américaine de cardiologie et de la société américaine d'ostéoporose pour dire que les études ne soutenaient pas un lien entre supplémentation calcique et maladie cardiovasculaire, mortalité cardiovasculaire ou mortalité globale. Ils précisent cependant qu'il ne faut pas dépasser 2,5g/j  d'apport calciques. (Je ne vous montre pas la liste des liens d'intérêt, bien plus longue dans cette étude que dans celle d'il y a 2 semaines).

Le JAMA a publié une étude portant sur la vitamine D et l'arthrose. L'essai contrôle randomisé n'a "malheureusement" pas démontré que la supplémentation en vitamine D puisse améliorer les signes fonctionnels et radiologique de gonarthrose. L'arthrose reste la maladie que rien ne soulage (en dehors du paracetamol et de la chirurgie de remplacement quand il faut passer par là...)

Cette revue systématique de la Cochrane a évalué l’intérêt de la vitamine D dans le traitement des MICI. Il pourrait y avoir moins de rechutes cliniques chez les patients prenant de la vitamine D avec un niveau de preuve faible basé, mais il n'y a pas d'impact du traitement sur la réponse clinique aux traitements ou la qualité de vie.

Changeons de sujet. La vitamine D revient sur le devant de la scène dans le BMJ, en montrant une augmentation de la mortalité chez les patients avec un déficit inférieur à 20ng/mL lié à une cause génétique. La randomisation mendélienne permet de prendre en considération de nombreux facteurs pour permettre une "quasi-randomisation" des patients, mais la question de l'applicabilité en population générale est plus délicate, tout le monde n'ayant pas une cause génétique de déficit en vitamine D. Cette étude reste une des rares avec des résultats aussi positifs alors que les autres son beaucoup plus mitigées.

Et comme j'oublie tout le temps le protocole proposé pour recharger en vitamine D, je le met ici:




En restant dans le vaste champ de ce qui est métabolique, la guerre fait toujours rage à propos de la vitamine D (entre les journaux concurrents surtout..) A peine le BMJ a-t-il affirmé grâce à une méta-analyse l'effet protecteur cardiovasculaire de la vitamine D (surtout D3, parce que D2 l'aggraverait), que le Lancet rétorque par une autre méta-analyse que la fameuse diminution des chutes sous vitamine D, c'est peut être du flan!

Vitamine B12

2024: Le NICE britannique a publié des recommandations concernant la carence en B12. Un dosage est recommandé en cas de symptômes (anémie ou macrocytose, troubles cognitifs, troubles visuels, glossite, neuropathie centrale ou périphérique, glossite, asthénie inexpliquée) ET d'au moins facteurs de risque (exclusion alimentaire de sources de B12, ATCD familial de carence ou de maladie auto-immune, ATCD personnel de maladie auto-immune ou de maladie coeliaque, chirurgie bariatrique, traitement par IPP, metformine, antiH2, antiépileptiques ou colchicine, ou utilisation récréative de N2O), mais on peut aussi doser s'il n'y a pas de facteur de risque. Un dosage des anticorps anti facteurs intrinsèque est recommandé si suspicion de gastrite auto-immune et si normal mais qu'il n'y a toujours pas d'étiologie: anticorps anti cellule pariétales voire fibroscopie. Passons au traitement: les symptômes peuvent s'améliorer après 2 semaines de supplémentation mais peuvent mettre plus de 3 mois a être résolus. Le traitement est par voie IM si auto-immune (=Biermer) ou chirurgie bariatrique, et peut être par voie IM pour les autres causes de malabsorption. Si un traitement oral est donné pour malabsorption, le dosage recommandé est de 1mg/j minimum. Quand la carence est lié à un traitement médicamenteux, la supplémentation peut être IM ou orale et le traitement impliqué arrêté si possible (sinon poursuivi avec la supplémentation en B12). Enfin en cas de gastrite auto-immune, des fibroscopie gastriques seront à organiser devant le risque de tumeurs neuroendocrines et de cancers gastriques.
 
Le BMJ a publié un article sur les déficits en vitamine B12. Les médicaments sont souvent en cause: metformine, contraceptions orales, IPP et anti H2. Le bilan biologique comporte un dosage de la vitamine B12 et folates, une NFS-plaquettes et la recherche d'anti-corps anti facteur intrinsèque (si suspicion de Biermer). Pour le reste, la figure suivant est très bien faite:





Activité physique


1/ L'activité physique dans les études

Concernant la promotion de l'activité physique en médecine générale, on a encore des progrès à faire. En effet, cette revue systématique retrouve que ces interventions ont une efficacité très limitée. Seule une intervention comprenant 3 sessions d'entretien motivationnel avait eu une efficacité modérée.
 
Dans le même temps, un article du JAMA internal medicine étudie la mortalité des patients ayant une activité modérée à intense selon la proportion d'activité intense effectuée dans une étude de cohorte. Ils retrouvent que plus la proportion d'activité intense augmente, plus le risque de mortalité globale diminue. C'est concordant avec ce qui était suggéré par d'autres études.
 
Une étude du BMJ sports medicine retrouve que, bien que toute activité physique soit bénéfice pour la perte de poids, les exercices intensifs de courte durée permettent une perte de masse grasse supérieure aux exercices réguliers d'efforts d'intensité modérée. Les exercices intensifs étaient des HIIT et SIT (High interval intensity training et sprint interval training), consistant respectivement en 25-30 minutes de cycles composés de 4 minutes d'effort intense suivies de 3 minutes de repos, et de cycles de  30 secondes d'effort maximal suivies de 3 minutes de repos.
 
Le BMJ a publié un article concernant l'activité physique et la mortalité chez les sujets âgés. D'après les auteurs, cet essai randomisé retrouve une baisse possible de la mortalité lorsque les patients font des HIIT (exercices physique d'intensité élevée , 90% de la fréquence maximale théorique) par rapport aux MCIT (exercices d'intensité modérée, 70% de la FMT) et aux recommandations nationales concernant l'activité physique (groupe contrôle), mais aucune de ces baisses  n'était significative. Il n'est donc probablement pas utile d'avoir une activité physique intensive à 70 ans. Pour mémoire les HIIT permettent une meilleure perte de poids chez les adultes plus jeunes.

Les 10000 pas par jours recommandés ne reposent pas sur grand chose. Une étude du JAMA internal medicine a étudié le bénéfice de la marche chez des patientes d'environ 70 ans. Ainsi, les patientes marchant plus de 4500 pas par jour avaient une mortalité moindre que celles en faisant moins de 2700 (ces nombres sont tirés des quartiles de la population). Quand on regarde la courbe, on voit un bénéfice croissant sur la mortalité jusqu'à 6000 pas environ, mais pas d'effet délétère à marcher plus.




Alors qu'une étude de la Cochrane venait de retrouve sur l'activité physique chez le sujet âgé était efficace pour réduire les chutes, une méta-analyse du JAMA internal medicine a recherché si cette activité physique régulière réduisait la mortalité et les hospitalisation. Et bien, non, seules les chutes et blessures liées aux chutes étaient réduite cette fois ci encore.

Un article du Collège canadien des médecins de famille (sept 2019), interrogeant des patients sur les moyens de parler d'activité physique en consultation. Si on peut regretter une analyse uniquement thématique et un guide d'entretien probablement trop dirigé vers les nouvelles technologies que les auteurs souhaitaient mettre en place à l'issue de l'étude, celle-ci nous apporte tout de même quelques pistes pour mieux aborder l'activité physique en consultation, pour tous et régulièrement. Pour commencer, évoquer des objectifs positifs en terme de santé (se sentir mieux, limiter les médicaments,...) ou encore les interaction sociales avec des participants de même niveau sportif (plutôt qu'en salle de sport). Les patients semblent préférer qu'on leur parle de bénéfices concrets à court terme (diminuer les douleurs, réduire le risque de chutes) plutôt que d'objectifs "pour le futur" (comme améliorer l'espérance de vie). Pour évaluer l'activité physique, évaluer plutôt le sentiment de bien-être, l'intensité des douleurs, la qualité du sommeil plutôt que le poids, qui ramène souvent à des expériences douloureuses. Comme souvent, privilégier l'approche centrée-patient et individualiser les objectifs et le suivi.

L'article sportif de la semaine concerne les cyclistes! Une nouvelle étude arrive à retrouver que faire du sport régulièrement est bénéfique. Ainsi, les patients se rendant au travail en vélo avaient un risque moindre de mortalité globale et cardiovasculaire, de maladie cardiovasculaire et de cancer. Bref, il faut aller travailler en vélo! Notons que la marche semble apporter des bénéfices similaires pour les critères de jugements cardio-vasculaires. Malgré la prise en compte d'un grand nombre de facteur de confusion potentiels, je ne peux m'empêcher de penser que c'est l'ensemble des habitudes qui permettent ce bénéfice et pas uniquement le vélo. Malheureusement, les études de cohortes ne peuvent pas lever ce doute. 

A défaut de convaincre les patients réticents de se mettre à une activité physique qui « leur prendrai trop de temps », essayer de les convaincre avec cette méta-analyse, des effets bénéfiques de la marche sur le poids et la tension artérielle. Malheureusement, les résultats concernant la morbi-mortalité n’ont pas été étudiés et c’est bien dommage.

Pour baisser son risque cardio-vasculaire, si on aime pas le "sport", on peut toujours faire du Yoga! Les chiffres ne portent pas sur la morbi-mortalité, mais sans différence avec le sport, le yoga permet de baisser la tension artérielle, le cholestérol et le poids. 

Le sport diminue le risque cardiaque, ça on le sait. Mais combien faut il en faire? Une étude prospective danoise à suivi 50 000 patients de 50 à 65 ans pour un suivi de 850 000 personnes-années. Les auteurs retrouvent une baisse du risque de coronaropathie dès la pratique régulière de cyclisme (même moins d'une heure par semaine). Il n'y a pas de gradient entre les catégories 0-1h/semaine, 1-2,5h/semaine et >2,5h/semaine. (La catégorie 1-2,5h/semaine n'abaisse pas significativement le risque cardiaque, mais c'est probablement du à un manque de puissance dans ce sous groupe). Bref, faire du vélo régulièrement, même si c'est peu, diminue le risque cardiovasculaire de près de 11% à 18% (le NNT est tout de même de 773 personnes-année, ce qui correspond à 77 personnes suivies 10 ans)!



Pour finir, JAMA internal medicine a publié une étude retrouvant que faire du sport sur son temps libre diminue le risque de nombreux cancers (oesophage, estomac, foie, poumon, rein, endomètre, leucémie, myélome, colon, vessie et sein). Cette étude est tiré d'un regroupement d'étude de cohortes américaines et européennes. Encore un avantage du sport, alors faites du sport!

Un magnifique article a été publié dans le Canadian Medical Association Journal. C'est une revue de la littérature des situations dans lesquelles l'exercice physique a démontré un bénéfice. On y retrouve donc: l'arthrose de la hanche et du genou, les lombalgies chroniques, la prévention des chutes, l'insuffisance cardiaque, les coronaropathies, la BPCO, le syndorme de fatigue chronique et le diabète. Si certains critères de jugement sont très pertinents (mortalité dans les cardiopathies), d'autres le sont moins (diminution modestes d'un score de douleur ou d'Hba1C dans le diabète). L'article est néanmoins bien fait avec en appendice des fiches descriptives des activités/mouvements/rééducation à faire pour chaque situation. 
 
Cette étude norvégienne a interrogé des adolescents suivis en soins premiers avec un IMC > 25 kg/m2 sur leur expérience de l'activité au sein de leur réseau social. Bien que les résultats soient surtout rédigés sous une forme "facilitateurs/barrières" à l'activité physique qui fait craindre une analyse un peu superficielle, on peut relever le fait que les jeunes interrogés ont décrit la participation à un groupe également en surpoids comme facilitateur de l'activité physique, se sentant égaux et plus motivés, dans un environnement sûr et favorable.  

En revanche, plus utile, cette méta-analyse d'essais contrôlés randomisés a montré qu'intégrer de l'activité physique régulière (physique ou psychocorporelle) améliorait la qualité de sommeil déclarée par les participants mais sans montrer de différence sur le sommeil étudié par actigraphie (capteur mis sur le poignet, beaucoup plus accessible financièrement que la poly(somno)graphie dans les études).

N'oubliez pas de faire un peu de sport, ça diminue la mortalité quelque soit l'IMC, quelque que soit la perte de poids (ou l'absence de perte de poids...). C'est l'inactivité qui tue!


2/ Prescription d'activité physique

2022: La HAS a mis à jour les recommandations pour la prescription d'activité physique (on en avait parlé ici). Pas de grosses mise à jour à part que l'algorithme est devenue interactif pour aller directement lire la bonne partie  du très long document. A noter également le retour de mangerbouger.fr pour évaluer son niveau d'activité physique et sa sédentarité ainsi que de la fabrique à menus qui permet davantage de personnalisation dans la création des repas.
Une fiche d'informations concerne la prescription d'activité physique et a été établie par la HAS. C'est pas très bien fait pas très pratique, en tous cas, je n'ai pas réussi à trouver ce qu'il fallait que je marque sur mon ordonnance, à qui le patient devait remettre son ordonnance etc... Le schéma le plus clair me semble être celui ci:


On y voit aussi que:
  • Un ECG de repos est recommandé avant 35 ans si d’antécédents familiaux de pathologies cardio-vasculaires héréditaires ou congénitales ou de mort subite avant 50ans ou interrogatoire évocateur et quelque soit l’âge si patient avec maladie cardiovasculaire (hors HTA)
  • Avant une activité physique d’intensité élevée (on ne peut pas dire plus de quelques mots pendant l’effort), une épreuve d’effort est recommandée chez les patients à risque cardiovasculaire modéré s’ils sont inactifs uniquement ou ceux à risque cardiovasculaire élevé.

 
2020: Le Lancet a publié un commentaire concernant les nouvelles recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé sur l'activité physique. Les recommandations s'adressent à la population générale mais aussi aux femmes enceintes et aux patients atteints de maladies chroniques. Il est recommandé d'effectuer 150 min d'activité modérée par semaine ou 75 min d'activité intense (ou un mix), mais toute l'activité de la semaine peut être effectuée sur 1 seul jour par semaine, et il n'y a pas de durée minimale pour chaque session. Enfin, il faut remplacer les comportements sédentaires par de l'activité physique, même de faible intensité.
 
2020: Des recommandations ESC sur le sport chez le patients ont été publiées. En population générale, chez le plus de 35 ans, pas d'examen si risque cardiovaculaire faible ou modéré en loisir mais ECG de repos recommandé si compétition. Une épreuve d'effort ou imagerie fonctionnelle est recommandée chez les patients sédentaires ou à haut risque cardiovasculaire (score >5%) voulant débuter une activité intense ou de compétition. C'est cohérent avec les recos de la HAS. Après il y a toute une partie sur le sport en cas de cardiopathie: adresser au cardiologue si activité intense ou avant une reprise en loisir après une intervention cardiaque. 
 

 
 

L'INSERM a publié un rapport sur la prescription d'activité physique et la recommande devant les bénéfices démontré dans les pathologies suivantes (le détail des bénéfice pour chacune est en page 84, je vous laisse lire tout le document pour les autres précisions...): diabète de type 1 et 2, obésité, coronaropathie, insuffisance cardiaque, AOMI, AVC, BPCO, asthme, cervicalgie et lombalgie chronique, arthrose des membres inférieurs, rhumatismes inflammatoires, cancers, dépression et schizophrénie.

3/ Certificat de non-contre indication au sport

2021: On avait parlé du questionnaire pré-consultation pour les enfants proposé par le HCSP. Ce questionnaire a été repris en grande partie comme questionnaire permettant de sursoir à une consultation médicale nécessaire à l'obtention d'un certificat de sport d'après un décret paru la semaine dernière. Donc si l'enfant répond "non" partout, pas besoin de certificat pour l'inscription à une fédération sportive dans le cadre de l'obtention ou du renouvellement de licence (sauf pour les disciplines à contrainte particulière). Le questionnaire est disponible ici.
 
2017: Le HCSP a publié des recommandations concernant les certificats de sports de l'enfant. Il recommande que la délivrance du certificat ait lieu lors des visites de suivi de l'enfant, et que les examens complémentaires ne soient effectués qu'en cas de point d'appel. De même pendant l'adolescence, mais avec des examens de prévention effectués tous les 2 ans, ce qui pourrait impliquer un certificat de sport tous les 2 ans et non tous les 3 ans. Le HCSP demande également une validation d'un questionnaire (comme pour l'adulte), celui proposé à la fin de l'avis n'étant pas officiellement validé à ce jour. Concernant la pratique de l'ECG, elle "n'est pas nécessaire et laissée au libre jugement du praticien". Il n'est effectivement pas démontré de bénéfice clair au dépistage systématique. Un ECG unique, pour dépister les syndromes rares et à risque (QT long, Brugada, WPW et autre anomalie pouvant favoriser une mort subite) serait-il plus acceptable au niveau du cout avec bénéfice clinique? Si quelqu'un a des études sur l'ECG unique chez l'enfant, les commentaires sont fait pour ça! J'en ai pas trouvé (j'ai pas cherché très activement non plus...)

Et sinon, un site a été mis en place pour les patients pour savoir si un nouveau certificat est "obligatoire": ici.


2018: Pour le rugby, finalement, plus d'ECG obligatoire d'après ce nouvel arrêté:
8° Pour la pratique du rugby à XV et à VII : 
a) De 12 à 39 ans, en compétition ou hors compétition, une attention particulière est portée sur : 
– l'examen cardio-vasculaire ; 
– l'examen du rachis ;
 b) A partir de 40 ans, en compétition : 
– il est complété par la réalisation d'une remnographie cervicale tous les 2 ans pour les joueurs de première ligne entre 40 et 44 ans et, à partir de 45 ans, tous les ans pour les joueurs de première ligne et tous les 2 ans pour les joueurs des autres postes ;
 – une attention particulière est portée sur l'examen cardio-vasculaire et sur la surveillance du bilan biologique glucido-lipidiqu
 
2017: Un arrêté a été publié concernant les examens à faire pour les sports à risque (je les présente pas tous ici, hein) :
  • Sport à risque de KO:
    • acuité visuelle, champ visuel, et sauf pour le karaté: tonus oculaire et fond d'oeil
    • pour la boxe anglaise: ARM des artères cervicales et épreuve d'effort tous les 3 ans pour les pro et à partir de 32 ans (NB: c'est 40 ans dans ce texte, mais il y a eu une mise à jour disant 32 ans en 2018) pour les amateurs
  • Rugby à XV et VII hors compétition:
    • ECG à partir de 12 ans tous les 3 ans puis tous les 5 ans dès 20 ans jusqu'à 35 ans 
    • ECG d'effort et bilan lipidique tous les 5 ans dès 40 ans, et IRM cervicale ou lombaire si pathologie rachidienne pour les joueurs de première ligne
  • Rugby à XV et VII en compétition:
    • ECG à partir de 12 ans tous les 3 ans puis tous les 5 ans dès 20 ans jusqu'à 35 ans
    • ECG d'effort, échographie cardiaque et bilan lipidique tous les 5 ans à 40 ans, 43 ans et tous les 2 ans jusqu'à 50 ans puis annuellement
    • IRM cervicale pour les première lignes à 40, 42 et 44 ans puis annuellement, et pour les autres postes tous les 2 ans à partir de 45 ans.
On l'attendait et le voici! L'arrêté relatifs aux certificats pour renouvellement de licence sportive. Il décrit le questionnaire à effectuer par le patient et stipule qu'en cas de réponse "non" partout, aucun certificat médical n'est nécessaire. Y'a plus qu'a diffuser au près des fédérations sportives!


Le HCSP a publié un avis concernant le certificat de sport chez l'enfant de  6 à 18 ans. Les auteurs retrouvent qu'un entretien avec examen de prévention global de l'enfant doit être noté dans le carnet de santé et prend environ 45min (ça veut dire qu'il va y avoir une revalorisation? J'ai de l'espoir, oui.). Voici un questionnaire proposé, qui, contrairement à celui de l'adulte, ne permet pas d'éviter une consultation médicale, mais sert à la préparer pour mieux cerner les désirs et les axes de prévention à prendre en compte dans le suivi de l'enfant et de l'adolescent.

 
Le BMJ a évalué l'intérêt des dépistage systématiques par ECG pour prévenir les morts subites des sportifs.  L'article reprend que les cardiomyopathies hypertrophiques sont les principales causes connues, mais que leur part reste très faible, la majorité des morts subites étant d'étiologie inconnue. L'incidence des morts subites avait diminué de 90% après mise en place d'un dépistage systématique en 1979 en Italie, mais il n'est pas prouvé que cette baisse soit liée au dépistage (l'amélioration des techniques de réanimations et des traitements est probablement aussi impliquée). A ce jour, l'incidence des morts subites est identique en Italie (où il ya un dépistage obligatoire), en France (où il y a un dépistage recommandé) et aux États-Unis (où le dépistage n'est pas recommandé). Les auteurs se rangent don à l'avis du CNGE disant qu'il n'y a pas de preuves suffisantes pour recommander un dépistage par ECG chez les sportifs.

Le Lancet a publié une revue systématique concernant les prescriptions de "temps passé en contact avec la nature". Les auteurs retrouvent que ces prescriptions sont associées à une PAS réduite d'environ 5mmHg et une PAD réduite de 4mmHg (c'est presque aussi bien que la dénervation rénale!), à une réduction des scores de dépression et d'anxiété (soit autant que les antidépresseurs) et à plus de pas par jour (mais pas plus d'activité physique modérée). Bref, c'est intéressant, on peut toujours se poser la question des comparateurs et de ce qu'est réellement une "prescription de nature" (peut être une recos HAS là dessus, en espérant qu'elle soit plus claire que celle du sport sur ordonnance!)
 
On va parler de la 5G  (dans la partie vaccin du Covid, bien sûr!); car l'Anses a publié son rapport sur cette technologie. Il n'y a pas de nouveau risque mis en évidence, et l'utilisation de bandes de fréquences autour de 3,5 GHz ne semble pas présenter pas, à l’heure actuelle, de nouveaux risques pour la santé. Quand on passera aux bandes de 26 GHz, il y aura potentiellement une exposition de la peau ou de l’œil, mais ces niveaux d'exposition sont estimés faibles et ne laissent, pour le moment, pas présager de conséquences sanitaires.
 
On continue avec une étude britannique basée sur un registre de patients suivis pendant 12 ans, dans laquelle ceux utilisant un téléphone mobile pour téléphoner au moins 1 fois par semaine avaient un sur-risque d'HTA. Ce sur-risque était croissant avec la durée hebdomadaire passée au téléphone portable (HR passant de  1,08 à  1,25 par rapport à ceux passant moins de 5min/semaine au téléphone). Alors, mode de vie stressant ou effet des ondes? L'histoire ne dit pas si passer son temps sur les réseaux sociaux sur le téléphone augmente ou diminue le risque d'HTA....
 
Pour finir, l'Anses a publié un rapport concernant le port de téléphones portables près du corps. Malgré les nombreuses incertitudes, on retrouve quand même un risque de neurinome vestibulaire et de gliome chez les utilisateurs intensifs (plus de 1640 heures d'utilisation soit 2 mois quand même), des perturbations de l'activité cérébrale durant le sommeil et, chez l'enfant, de possibles effets sur les fonctions cognitives.

Une étude du JAMA internal medicine retrouve un risque d'obésité chez les femmes augmentés lors des expositions aux lumières artificielles la nuit.  

L'Anses a publié des recommandations concernant les LED et la lumière bleue. Les auteurs ont retrouvé une majoration du risque de dégénérescence maculaires liée à l'âge (DMLA) et des perturbations du cycle circadien. Ils recommandent donc de limiter les lumières froides avant le coucher ( pas de veilleuses à lumière froide pour les enfants, pas d'ordinateur/tablettes/téléphone en soirée (oups..) etc...), mais de favoriser l'exposition en journée pour les personnes âgées. 
Pour ceux qui se posent la question des lunettes anti-lumière bleue: d'une part filtrer le bleu en journée semble bof car ça pourrait dérégler le cycle circadien si on suit le raisonnement de l'Anses, mais il faudrait quand même éviter la sur-exposition liée aux écrans, donc peut être ne filtrer que devant les écrans et mettre donc les filtres disponibles sur smartphone et ordinateurs quand ils sont disponibles. Cependant, voici le tableau de l'efficacité de chaque filtre:

Voici un document d'information de l'INPES sur les intoxications au monoxyde de carbone à l'attention des patients. L'information de nos patients est de saison, et ça permet aussi d'y penser si quelqu'un présente des symptômes concordants (perso, j'y pensais pas souvent... alors, ça m'aide à ne pas oublier!)

On n'est plus en plein hiver mais les intoxications au monoxyde de carbone sont aussi présentes en été avec les barbecues. Le BMJ  nous parle donc de ces risques. Quand on y pense, le diagnostic et le traitement ne sont pas très complexes, mais encore faut il y penser et rechercher une exposition pouvant provenir: de cuisinières, de chaudières, de feux et feux de cheminée, de générateurs portables, de chauffages au gaz, de bruleurs d'énergies fossiles, de barbecues et des cigarettes.

"Le travail c'est la santé, rien faire c'est la conserver" disait la chanson. L'homme avait déjà tout compris et il aura fallu 50 ans pour que le lancet le mette en évidence. Cette méta-analyses sur données publiées et non publiées concernait des patients en indemnes de pathologie vasculaire. Le risque de coronaropathie et d'AVC étaient respectivement augmentés de 13% et 33% chez les personnes travaillant plus de 55 heures par semaine, et pour les AVC l'augmentation du risque était significative au delà de 50 heures. Une nouvelle donnée à recueillir pour évaluer le risque cardio? 


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Divers

Parlons du football. En effet, une étude du Lancet Public Health met en évidence que les joueurs de 1ère division suédoise ayant joué au moins 1 match entre 1924 et 2019 ont un risque de maladies neuro-dégénératives plus important  (Alzheimer et démences) que des patients similaires de population générale avec lesquels ils ont été appariés (8,9% vs 6,2%). Cette augmentation était significative pour les joueurs de champs, mais pas pour les gardiens de but. Cependant les footballeurs avaient un risque de mortalité un peu moindre que la population générale (parce que le sport, c'est quand même protecteur!). Bref, il faut maintenant interpréter cette association: le football favorise-t-il les maladies neuro-dégénératives, ou bien est ce que qu'il existe une prédisposition cérébrale qui pousse à devenir footballeur professionnel
 
L'utilisation d'applis de jeux en réalité augmentée (en gros: Pokémon GO) permet bien de favoriser l'activité physique et les interactions sociales mais ça induit aussi des comportement dangereux en voiture ("Ne joue pas à Pokémon Go en conduisant!")
 
Il faudrait plutôt que vous lisiez des livres au lieu de lire ce qui se trouve sur d'autres supports, car lire les livres est associé à une augmentation de la durée de vie (par rapport aux autres lectures et aux non-lecteurs)!

Regardons un peu l'espérance de vie à la naissance en Europe. On peut voir qu'elle est supérieure à 80 ans pour la plupart des pays européens. Elle est également plus élevée en Ile de France, Midi Pyrénées et Rhône Alpes. Avec la pollution, le coût de la vie etc... j'aurai pas pensé que l'Ile de France serait dans le haut du classement! (Il est certainement important que nos dirigeants s'occupent des causes responsables du chiffre plus bas dans le nord de la France...)

Voici une petite infographie sur les causes de décès en 2017 dans le monde à partir d'une étude du Lancet. C'est parti pour les actualités!




L'académie nationale de médecine a publié un rapport sur la "prévention de la dépendance liée au vieillissement". Il faut, pour cela, prévenir l'alcoolisme, le tabac, la malnutrition et la sédentarité. L'académie prône un dépistage vers 45-55 ans (et tous les 5 ans) des facteurs de risques cardiologiques, neurologiques (contrôle de vision, audition, olfactif et force musculaire) et néphrologiques, ainsi que du diabète par le périmètre abdominal, la glycémie à jeun et l'HbA1C. Une alimentation "méditerranéenne" et une activité physique régulière sont encouragées. Enfin, les AINS sont à éviter!

Un certain nombre d'articles grand public titrait "Les geeks sont des dieux du sexe". Alors, forcément ça a attiré mon attention: quelle méthodologie ont ils utilisé??? L'article en question ne dit pas exactement ça. En fait, il retrouve que les personnes jouant à des jeux vidéos violents ont une libido augmentée. J'étais sur que l'investigateur n'avait pas testé lui même...

Lorsque l'été arrive, il faut penser à éduquer les patients face au risque de forte chaleur, notamment les sujet âges. L'INPES a donc mis à jour ses "repères pour la pratique clinique" sur le sujet ici.

On dit que le travail, c'est la santé. Oui, mais pas trop. En effet, le BMJ a publié un article retrouvant une augmentation du risque de prise d'alcool chez les personnes travaillant plus de 48 heures par semaine. Bref, entre le burnout et ça en tant que médecin, on est quand même un peu à risque...

Ne prenez pas froid, ou sinon, prenez de l'ail! (ça pourrait marcher en prévention de la grippe...)

N'oubliez pas de vous laver les dents ou à défaut, de prendre un chewing-gum sans sucre (c'est mieux que rien!)

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