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lundi 30 mars 2015

Dragi Webdo n°43: CMGF, congrès SFD, calendrier vaccinal, HPV et CCR, tabagisme parental et enfants, sinusite, inf. dentaire, risque chutes, déprescription

Bonjour à tous! La semaine a été longue mais j'ai quand même trouvé un peu de temps pour suivre les actualités de la semaine. La raison, le Congrès de Médecine Générale France. Merci à , , ,  @quartiflett et  @ICH8412 qui également passé leurs journées à tweeter les présentations du congrès. Vous pouvez donc retrouver toutes ces informations sur Twitter avec le hashtag  #CMGF2015 ! Aller, c'est parti pour les actus!


1/ Santé publique:

Pour commencer, on va commencer par l’actualisation du calendrier vaccinal 2015 qui, n'a pas changé pour une fois!


Restons dans la vaccination. L'EMA vient d'accorder la mise sur le marché du Gardasil 9, qui agit sur les souches 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 de papillomavirus. Comme je l'ai déjà exprimé ici, la vaccination anti-HPV est peut-être utile et doit se faire avec un vaccin quadrivalent. Qu'apporte ces cinq valences supplémentaires? Les virus 31, 33, 45, 52 et 58 sont impliquées dans 15% des cancers du col, et viennent s'ajouter aux 70% des souches 16 et 18. Les souches supplémentaires étaient en parties couvertes par le vaccin bivalent grâce à des immunités croisées qui étaient cependant moins prononcées avec le vaccin quadrivalent. L'objectif de ce vaccin a 9 valences est donc d'améliorer la protection contre un nombre de souches plus large tout en conservant la protection vis à vis des condylomes. L'idée ne me déplait pas, mais on manque peut être encore de recul à mon avis sur l'ajout de ces sources supplémentaire d'effets indésirables, sans que le frottis ne devienne superflu pour autant. A ce jour, je resterai sur la prescription du vaccin quadrivalent quand une patiente souhaite se faire vaccinée.

A partir de mi-avril, le test immunologique de dépistage du cancer colo-rectal devrait être mis en service à la place de l'Hemoccult. Sauf si c'est encore repoussé...

Notre ministère de la santé a publié un rapport sur l'évolution de la consommation de médicaments génériques. Et bien, elle augmente progressivement. Si on continue comme ça on pourrais presque faire des économies en santé...
Et d'ailleurs, voici le poster récompensé au CMGF et qui portait sur le sujet!

Enfin, et surtout, un article du JAMA parle de la déprescription des médicaments inutiles. Les auteurs décomposent la déprescription en 5 étapes: revoir les bénéfices de la prescription de chaque médicament, réévaluer les risques de chacun des produits, faire la balance bénéfice-risque pour la poursuite de la prescription, retirer progressivement les médicaments dans l'ordre en commençant par celui avec les risques les plus élevés et surveiller l'évolution clinique du patient.


2/ Cardio-vasculaire:

Le tabagisme passif est désormais un fléau bien connu, mais quelles sont les conséquences du tabagisme parental chez l'enfant? Dans les familles avec au moins 1 parent fumeur, 38% à 57% des enfants avaient une recherche de cotinine positive. Les enfants avec cette recherche positive avaient 4 fois plus de risque d'avoir des plaques carotidiennes environ 25 ans après!

Un peu de logique pour clore le chapitre cardio-vasculaire: l' arrêt des statines chez des patients avec une maladie en phase terminale (avec une espérance de vie entre 1 mois et 1 an) peut être bénéfique. Pour ces patients, à mon avis, le "peut-être" devrait être remplacé par un "est certainement", et cet article traitant des statines pourrait être transposé à un certain nombre de médicament, pour soulager les patients d'un certain nombre de contraintes et d'effets indésirables certains ou potentiels.


3/ Infectiologie:

Dans la sinusite aiguë, le JAMA a publié un article portant sur l'intérêt de la corticothérapie. Si, en cas de symptômes sévères, les corticoïdes soulagent modérément les symptômes en complément d'antibiothérapie sans différence sur l'issue, ils n'ont strictement aucun effet lors qu'ils sont prescrits seuls.

Les pathologies dentaires sont souvent mal connues des MG, et moi, en tête de file. L'article rappelle que toute douleur dentaire ne nécessite pas d'antibiothérapie et que les signes d'alerte en faveur d'une complication sont une tuméfaction faciale, un trismus, une dysphagie ou des signes de sepsis.


4/ Rhumatologie:

Dans la lombalgie aiguë, l'éducation thérapeutique permet d'améliorer la confiance des patients, de les rassurer et de diminuer le nombre de consultation chez les médecin, notamment quand l'information est faite par le médecin généraliste.

Enfin, dans les débats de ces derniers mois, une étude randomisée s'est intéressé à l'effet de l’exercice physique et de la vitamine D sur les chutes chez les femmes de 70à 80 ans. La supplémentation en vitamine D (800UI/j) et l'exercice n'ont pas eu d'effet sur la réduction du nombre de chute. Cependant, les patients du groupe "exercice" avaient moins de blessures suite aux chutes,quelque soit la prise de vitamine D.


5/ Diabétologie:

En même temps que le congrès du CMGE, le congrès de la société francophone de diabétologie s'est tenu à Bordeaux. Merci à @BORYSJeanMichel pour son LT ( #SFD2015 ). Dans les présentation dont j'ai eu vent, rien de très novateur. Quelques messages clés néanmoins:
- l'importance du dépistage du diabète gestationnel, pas uniquement à 28SA via l'interrogatoire, la recherche de facteurs de risque et selon, la glycémie à jeu;
- dépister les neuropathies diabétiques, pas seulement avec le monofilament qui ne détecte que les pieds à risque, mais grâce à un interrogatoire précis sur les troubles digestifs, la recherche de dysautonomie, de sueurs, les paresthésies, etc... Même si les moyens thérapeutiques manquent, donner une explication à des symptômes peut aider les patients;
- le traitement des dyslipidémies du diabétique quelque soit la valeur de cholestérol, avec un effet des statines quelque soit le dosage chez les patients à risque cardio-vasculaire
- le suivi et la prévention des néphropathies diabétiques, car tout patient diabétique de type 2 évoluera vers une néphropathie si on laisse faire le temps.
Pour conclure, je vous laisse regarder cette vidéo portant sur "quand avoir recours au diabétologue". Pour ma part, tout dépend de l'expérience du médecin généraliste dans le diabète. Avoir un avis spécialisé lors des étapes clé de l'évolution de la maladie du patient (mise sous insuline, apparition de neuropathie, difficulté vis à vis des règles hygiénodiététiques) peut s’avérer utile lorsque les discours sont concordants, et que le diabétologue laisse le patient aux main du généraliste qui se sent capable de gérer le patient (le modèle belge décrit semble effectivement assez intéressant).

C'est sur ce paragraphe que je vous souhaite une bonne semaine. Encore merci à ceux qui ont organisé le CMGF et m'ont permis de faire de nombreuses connaissances!
A très bientôt!



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